Madagascar : les dirigeants et le public malgaches, résolument convaincus de l’impératif de lutter contre la corruption. Ainsi pourrait se traduire la mobilisation générale suscitée par les activités qui se sont tenues à l’occasion de la célébration du 9 décembre, journée mondiale de lutte contre la corruption, à Madagascar cette année.Les festivités organisées à l’occasion de la célébration du 9 décembre 2012 ont démontré, une fois de plus, la ferme résolution de Madagascar à s’engager à lutter contre la corruption. A l’instar des années précédentes, l’événement a été dûment marqué à l’échelle nationale et les activités se sont étalées sur plusieurs jours, donnant lieu à une « semaine nationale de lutte contre la corruption », orchestrée par le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO).« Lutte contre la corruption, garant de la sécurité publique et de la confiance mutuelle entre gouvernants et gouvernés », tel est le thème choisi cette année compte tenu du problème chronique de l’insécurité qui sévit depuis quelques temps sur tout le territoire malgache.
Renforcement de la prise de position des dirigeants,
Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre, accompagné de plusieurs membres du gouvernement ainsi que des autorités locales, ont honoré de leur présence la célébration officielle qui s’est tenue à Morondava, dans la région de Menabe au sud ouest de l’île. Ce fut une occasion de plus, pour les dirigeants et responsables politiques, de réaffirmer leur détermination à s’engager à lutter contre le fléau de la corruption, tant par leurs discours que par les séances symboliques de signature du « manifeste d’intégrité ».
Mobilisation à tous les niveaux,
Chaque Branche Territoriale du Bureau Indépendant Anti-corruption s’est surpassée dans l’organisation de diverses manifestations dans le but de mobiliser le public à s’impliquer davantage dans la lutte contre la corruption. Les activités diverses et variées organisées par les six branches territoriales du BIANCO disséminées à travers l’île, visaient à toucher le maximum de cibles afin que chaque citoyen, quelque soit son profil, se sente concerné par la cause de l’anti-corruption. Ainsi, le public ont assisté massivement aux séances de mobilisation et aux conférences débat. Il en était de même lors des journées portes ouvertes et les expositions organisées en collaboration avec les nombreux partenaires du Bianco, notamment le ministère de la justice, la Gendarmerie nationale, la Police Nationale, les Collectivités Territoriales, le ministère de l’environnement, l’Administration pénitentiaire … Les jeunes ont répondu présents au cours des manifestations sportives et autres activités ludiques tels que les concours de poèmes, chansons et théâtres, organisées durant toute la semaine du 3 décembre. La journée du 9 décembre clôturait les festivités par un défilé ou un carnaval ayant vu la participation des différents partenaires, Organisations de la Société Civile, diverses associations et surtout des jeunes. Il y eut également les spectacles et concerts animés par les artistes locaux qui furent mis à profit pour primer les participants aux diverses manifestations culturelles et sportives. Certaines régions ont même saisi l’occasion pour récompenser les entités locales qui se sont distinguées dans l’application des mesures de prévention des risques de corruption, notamment par la mise en place des dispositifs de standard de service dans leurs locaux respectifs.
C’est ensemble que nous vaincrons la corruption,
Enfin, comme pour les années précédentes, la déclaration du Directeur Général du BIANCO diffusée le 9 décembre sur les chaînes de télévision et les stations de radio nationales et de proximité, exhortait tout un chacun à une implication effective à la cause de l’anti-corruption. En bref, les activités de célébration du 9 décembre n’ont laissé de côté aucune catégorie du public malgache : des autorités aux jeunes, en passant par l’administration publique, le secteur privé et même les diverses communautés religieuses. La présence massive du public à chacune de ces manifestations a démontré, une fois de plus, la prise de conscience des malgaches quant à l’impératif de combattre la corruption. Le défi consisterait à décliner cette mobilisation en engagement effectif : « C’est ensemble que nous vaincrons la corruption », ce slogan vulgarisé depuis toujours par le BIANCO à travers ses messages de mobilisation, est plus que jamais d’actualité.
DECLARATION SOLENNELLE DU DG DU BIANCO pour l’occasion
Cher(e)s Compatriotes, Madagascar a encore le privilège de pouvoir lutter contre la corruption. Comme plusieurs autres pays dans le monde, Madagascar célèbre aujourd’hui 09 décembre, la Journée Internationale de la Lutte Contre la Corruption. Notre pays s’engage contre la corruption car aucun réel développement n’est possible dans un environnement miné par ce fléau. Ainsi, cette célébration ne devrait pas être considérée comme une simple tradition ou simplement une forme d’usage, mais elle devrait être une occasion pour tous d’affirmer la volonté de venir à bout de la corruption. Des avancées ont été enregistrées dans les volets éducation du public, celui de la prévention de la corruption et dans l’application de la loi durant ces huit années de mise en œuvre du programme de lutte contre la corruption. Madagascar a pu entretenir une meilleure visibilité sur la scène internationale de la lutte contre la corruption. Cependant, des défis majeurs restent à relever. Les situations très difficiles que notre pays traverse actuellement favorisent des différentes sortes de pratiques de corruption et engendrent une recrudescence de l’insécurité liée au discrédit de la représentation de l’Etat à différents niveaux. Plusieurs hauts responsables publics et acteurs politiques ont manifesté à l’occasion de discours prononcés et autres interventions publiques leur volonté de lutter contre le fléau de la corruption. Cet engagement est à préserver et surtout à traduire en actions palpables et concrètes. Le thème de notre célébration pour cette année est :
« La lutte contre la corruption, garant de la sécurité publique et de la confiance mutuelle entre gouvernants et gouvernés ».
Renforcer la répression de la corruption nécessite le renforcement de l’ensemble du système répressif, aussi nous exhortons les différents acteurs à savoir le Ministère de la Justice, les autorités judiciaires à différents niveaux, les entités de police judiciaire à unir nos efforts pour une véritable coalition contre la corruption. L’année 2013 sera l’année de mise en œuvre du programme d’évaluation de l’application de la convention des Nations-Unies sur la Lutte Contre la corruption, pour Madagascar en tant que pays examiné. C’est un défi majeur qu’il nous faudra relever. Je tiens à rappeler qu’il s’agit ici de l’évaluation des avancées du pays dans la mise en œuvre de la convention des Nations-Unies. Ce n’est pas la seule affaire du BIANCO, mais bien de tout le pays. Un effort supplémentaire doit être fourni pour intensifier la lutte contre la corruption. Elle est l’affaire de tous et constitue un travail de longue haleine, nécessitant beaucoup de patience, de la conviction et un engagement à toute épreuve. Unissons nos efforts car « ensemble, nous vaincrons la corruption ».