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Un autre cas de spoliation foncière démantelé par le BIANCO dans la capitale : Deux personnes sous les verrous

Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) a reçu une doléance relative à des actes de corruption, d’abus de fonction, ainsi qu’à la falsification et l’usage de faux en lien avec l’acquisition illégale de biens immobiliers dans un quartier résidentiel de la capitale.

L’enquête a mis en lumière l’existence d’un réseau de faussaires spécialisés dans les pratiques frauduleuses de spoliation foncière, impliquant des chefs d’arrondissement administratif, une notaire, un géomètre expert, une agence immobilière et divers intermédiaires.

Ce réseau cible spécifiquement des terrains stratégiquement situés. Des actes de vente antidatés (d’environ 30 ans) sont ainsi confectionnés en utilisant des prête-noms. Ces documents falsifiés sont ensuite intégrés aux registres d’une commune proche de la capitale. Une fois ces documents légitimés, les terrains sont transférés au nom d’un prête-nom par le biais d’une transaction fictive s’élevant à 10 millions d’ariary. Par la suite, un bail emphytéotique estimé à plus de 2 milliards d’ariary est établi avec un investisseur étranger via une agence immobilière. Enfin, un acte notarié est rédigé afin de conférer une apparence légale à cette opération.

Douze individus impliqués dans cette affaire ont été présentés devant le parquet du Pôle Anti-Corruption le 27 février 2025 pour abus de fonction, falsification et usage de faux, ainsi que pour corruption active et passive. À l’issue des auditions, deux personnes ont été placées en détention provisoire, à savoir, le prête-nom et l’agent immobilier. Les autres ont bénéficié d’une liberté provisoire en attendant leur procès.

Il est par ailleurs à noter que l’immeuble en question a déjà fait l’objet d’une saisie opérée par le BIANCO en date du 20 janvier 2025, et confirmée par la chambre de saisie et de confiscation du PAC trois jours après.


Détournement de deniers publics au sein de la Région Ihorombe : l’ancien chef de Région Ihorombe et 4 autres personnes incarcérés

Une enquête menée par le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) Fianarantsoa, en collaboration avec la Direction Régionale de l’Inspection Générale d’État, a révélé des allégations de corruption au sein de la Région Ihorombe pour la période 2016-2019. Les infractions concernent principalement le détournement de deniers publics, l’abus de fonction, ainsi que des faux en écriture publique et usage. Un préjudice financier s’élevant jusqu’à 245 millions d’Ariary au détriment de l’État a été décelé.

Huit individus impliqués dans cette affaire ont été déférés devant le Parquet du Pôle Anti-Corruption (PAC) de Fianarantsoa le 18 février 2025. À l’issue de l’instruction, cinq personnes ont été placées sous mandat de dépôt à savoir l’ancien Chef de Région Ihorombe, l’ancienne Trésorière de la Région, la Trésorière de la Région, l’Inspecteur de la Région et l’Assistante Administrative et Financière.

Cette affaire constitue le premier résultat significatif du PAC Fianarantsoa depuis son inauguration en décembre 2024. Elle témoigne de l’engagement des autorités dans la lutte contre la corruption et l’impunité, conformément à la nouvelle stratégie adoptée en janvier dernier.


Tendance du BIANCO au recouvrement des avoirs illicites : des procédures de saisie et gel des comptes ont été multipliées depuis le début de l’année 2025.

Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO), en sa qualité d’organe chargé de la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption 2025-2030 qui a été présentée officiellement par le Gouvernement le 31 janvier dernier, intensifie ses efforts aux opérations de récupération des biens et produits issus des infractions de corruption et de blanchiment de capitaux. Dans l’esprit de l’application effective des dispositions stipulées à l’article 04 de l’Ordonnance n° 2019-015 du 05 juillet 2019 relative au recouvrement des avoirs illicites, les investigateurs du BIANCO visent assidûment à tout moment de la procédure d’enquête préliminaire, à procéder à la saisie et au gel des biens visés dans l’article 18 de la présente Ordonnance.

À ce jour, onze procédures de saisie et gel ont déjà été transmises au Pôle Anti-corruption (PAC) aux fins de saisine de la Chambre de saisie et de confiscation des avoirs (CSCA). Ces saisies comprennent un bateau ; quatre immeubles de haut standing dont un complexe hôtelier, un immeuble en cours de finition comportant six étages, une maison d’habitation récemment construite et une villa à usage bureautique ; trois terrains non bâtis dont un énorme domaine public de 50ha situé dans la ville d’Antsirabe et 18ha au chef-lieu de la Région SAVA, ainsi qu’une propriété privée titrée de 400m² située dans un quartier résidentiel de la capitale.  Les biens meubles saisis comprennent trois véhicules tout terrain. De plus, deux mesures de gel de comptes bancaires d’une valeur de 90.000.000 Ariary ont également été prises toujours dans le cadre de l’enquête préliminaire. L’initiative du BIANCO s’inscrit dans une démarche bien déterminée sur la lutte contre le détournement des deniers et biens publics et le blanchiment de capitaux faisant préjudice à l’État Malagasy.

Il est mentionné que la valeur estimée de biens saisis durant les quarante premiers jours de cette année s’élève déjà jusqu’à 25.930.000.000 Ariary. Toujours dans le contexte des actions synergiques de lutte contre la corruption, si le BIANCO procède à la saisie et au gel des biens mal acquis à tout moment de la procédure d’enquête, l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) à son tour agit sur l’exécution des jugements de confirmation de gel/saisie ou de confiscation rendus par la Chambre de saisie et de confiscation des avoirs (CSCA) près le PAC. Pour ce faire, l’ARAI procède ensuite à la récupération régulière de tous les biens saisis auprès des entités en charge de l’enquête comme le BIANCO aux fins de conservation des biens saisis avant la décision finale de confiscation.

Le BIANCO joue un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption à Madagascar. Ses actions formelles en matière d’application de la loi permettent définitivement de récupérer les biens mal acquis afin de les restituer au profit de l’État et de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques.