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Spoliation foncière à Alasora : le BIANCO démantèle un réseau de faussaires – 8 personnes placées sous mandat de dépôt et 6 autres sous contrôle judiciaire

Antananarivo, 18 décembre 2025. Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) a bouclé une enquête préliminaire qui expose les rouages d’un vaste réseau de fraude.

Huit personnes, dont des autorités publiques, ont été placées sous mandat de dépôt, tandis que six autres attendent leur procès sous contrôle judiciaire. Cette affaire illustre, une fois encore, l’engagement ferme du BIANCO dans la lutte contre la spoliation foncière, l’un de ses axes stratégiques majeurs, afin de restaurer la confiance des usagers vis-à-vis des services fonciers à Madagascar.

Tout est parti d’une plainte déposée par les héritiers légitimes d’une parcelle cadastrale à Alasora. Le coup vient d’un cultivateur qui, initialement autorisé à exploiter le terrain, fabrique en janvier 2022, une fausse attestation de mise en valeur que le chef de fokontany et des témoins complices ont sciemment validée. Ce faux document passe de main en main jusqu’à deux requérantes qui, malgré un livre foncier « déchiré » et inutilisable, l’utilisent pour lancer une procédure d’immatriculation au Tribunal Terrier Ambulant (TTA).

Le scandale s’épaissit avec l’implication flagrante d’officiels : le président du TTA, son greffier et un contrôleur des domaines ont simplement fermé les yeux sur les faux, contre une somme de 10 millions d’ariary. Corruption active et passive, abus de fonction, association de malfaiteurs, stellionat, faux et usage de faux – les infractions s’accumulent. Résultat : un jugement du TTA somme les héritiers de déguerpir en janvier 2025, et l’immatriculation est accordée aux fraudeuses.

Le BIANCO, intransigeant face à ces pratiques qui gangrènent l’accès à la terre, transmet le dossier au parquet du Pôle Anti-corruption d’Antananarivo le 17 décembre après l’enquête. D’où le bilan : 8 mandats de dépôt frappent le président et trois membres du TTA, le chef de fokontany, les deux bénéficiaires et le stellionnaire, tandis que six autres suspects, dont des intermédiaires, sont sous contrôle judiciaire.

Cette opération est un message fort du BIANCO qui ne cesse de renforcer son engagement en tant que rempart contre la spoliation foncière dans le pays, un fléau qui, malheureusement, prive des familles malgaches de leur patrimoine. Les enquêtes se poursuivent pour démanteler ces réseaux et prévenir de futures dérives.


Spoliation foncière à Nosy Be : plus de 416 hectares de terrains de la SIRAMA S.A. au cœur d’une vaste affaire judiciaire

Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) fait savoir au public de l’évolution de l’affaire relative au détournement et à la spoliation de plus de 416 hectares de terrains appartenant à la société SIRAMA S.A., situés à Nosy Be – Hell-Ville, résultant des manœuvres frauduleuses liées à des baux emphytéotiques et des cessions irrégulières.

À l’issue d’une enquête approfondie diligentée par le BIANCO depuis le mois de mars 2025, les personnes mises en cause ont été présentées le 16 décembre 2025 devant le Parquet du Pôle Anti-Corruption d’Antananarivo, la société d’État SIRAMA S.A. dont le siège est à Antananarivo, s’étant constituée partie civile.

Les faits reprochés portent sur des actes commis principalement entre 2011 et 2018, ayant permis l’appropriation et la revente illicites de terrains non déclassés, au préjudice de la SIRAMA S.A. et du patrimoine foncier de l’État malagasy. La valeur estimative des biens fonciers concernés, compte tenu de leur superficie, de leur localisation stratégique à Nosy Be et de leur exploitation ultérieure par lotissement, est évalué à plusieurs dizaines de milliards d’Ariary.  À l’issue de ce déferrement devant le Parquet, le gérant de la société MAINTSO MADAGASCAR SARL, présenté comme l’instigateur principal des faits, a été placé en détention préventive à la Maison centrale d’Antanimora, tandis que l’ancien Président du Conseil d’Administration de la SIRAMA S.A. a été placé sous contrôle judiciaire, dans l’attente de leur procès.

Il est à noter que le gérant de la société MAINTSO MADAGASCAR SARL s’était soustrait à plusieurs convocations du BIANCO, allant jusqu’à quitter le territoire national vers l’Union des Comores, avant de revenir à Madagascar le 05 décembre 2025. Son retour a été accompagné de déclarations publiques se présentant comme une prétendue victime de circonstances politiques passées. Le BIANCO tient à préciser que la procédure engagée repose exclusivement sur des faits de spoliation foncière, d’infractions économiques et de corruption, ainsi que de blanchiment de capitaux, et qu’elle est totalement indépendante de tout contexte ou considération politique.

Le BIANCO réaffirme son engagement constant à servir de balise pour la protection des biens publics, à lutter fermement contre la corruption et la spoliation foncière, et à conduire ses investigations dans le strict respect des droits de la défense et de la présomption d’innocence, jusqu’à l’issue définitive de la procédure judiciaire. Il importe enfin de souligner que les terrains objets de spoliation foncière ont d’ores et déjà fait l’objet de saisies pénales immobilières, sur initiative du BIANCO, dans le cadre de la mise en œuvre effective des mécanismes de recouvrement des avoirs illicites. Ces mesures conservatoires visent à préserver les biens détournés, à empêcher toute dissipation ou revente ultérieure, et à permettre leur restitution à l’État malagasy, en vue d’un retour au patrimoine de la société d’État légitime propriétaire, la SIRAMA S.A., conformément aux décisions de justice.


Conflit d’héritage, Commune urbaine de Toliara

Le passage du Pôle Anti-Corruption (PAC) à Toliara le 28 novembre 2025 a permis d’avancer sur un dossier de conflit d’héritage impliquant plusieurs agents de la Commune urbaine. L’opération conduite avec le BIANCO a abouti à la notification et au transfèrement de neuf agents vers la Maison Centrale. Cette action rétablit la continuité judiciaire dans une affaire restée en attente, tout en renforçant la fiabilité des procédures en matière successorale.