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Marché fictif auprès de la DREN Menabe: la PRMP écrouée et ses complices sous contrôle judiciaire

Suite à une dénonciation anonyme signalant des soupçons de faux et usage de faux dans le cadre d’un marché public concernant l’achat d’ordinateurs destinés à la Direction Régionale de l’Éducation Nationale (DREN) de la Région Menabe, l’Antenne Régionale du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) à Morondava a ouvert une enquête.

Les investigations menées par les enquêteurs du BIANCO ont permis d’établir que le marché public en question, conclu le 7 juin 2022 et formalisé par une convention signée le 30 juin 2022 par la Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) de la DREN, était fictif. Aucun matériel informatique n’a été livré au dépositaire comptable jusqu’à la date de réception de la doléance, le 15 avril 2024. Le préjudice ainsi causé s’élève à 4.720.000 Ar. Par ailleurs, l’authenticité des procès-verbaux de réception a été mise en doute, les signatures des membres de la commission de réception ayant été falsifiées par la PRMP.

Trois individus ont été mis en cause dans cette affaire : la Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) et ses deux complices, à savoir le Responsable de l’Unité de Gestion des Marchés Publics (UGMP) de la DREN et le faux fournisseur. Ils ont été déférés devant le parquet du Tribunal de Première Instance de Morondava le 28 août 2024. A l’issue de cette procédure, la PRMP a été placée sous mandat de dépôt, tandis que ses complices ont été soumis à un contrôle judiciaire en attendant l’instruction.


Un autre cas de détournement de deniers publics et de favoritisme sur les marchés publics est de nouveau constaté : l’ancien Directeur Général du FEL (Fonds de l’élevage) placé sous les verrous.

Le Bureau Indépendant Anti-corruption d’Antananarivo a été saisi d’une dénonciation d’actes de corruption liés à l’attribution de marchés de fourniture d’habillement, des matériels et équipements techniques pour la reproduction d’animaux, perpétrés par les dirigeants du Fonds de l’Élevage (FEL). Cet Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) est placé sous la tutelle technique du Ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, et sous tutelle financière du Ministère des Finances et du Budget.

L’affaire remontait en 2022, où plusieurs marchés de fourniture ont fait l’objet d’appels d’offre ouverts dont six (06) contrats de marchés conclus par l’autorité dirigée sous la conduite du Directeur Général en tant que Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) ont été irrégulièrement attribués à quatre entreprises différentes. L’examen minutieux des dossiers de passation mené par les soins des investigateurs du BIANCO a permis de constater que l’adjudication desdits marchés à ces sociétés présente des caractères douteux tels que gérant-propriétaire identique, sièges d’exploitation adressés dans une même localité et création à la même date de ces entreprises bénéficiaires. Cette situation créée à dessein facilitait les complicités de favoritisme sur les marchés publics et le détournement des fonds publics au sein dudit organisme.

Plusieurs personnes ont été impliquées dans cette affaire, parmi lesquelles figuraient l’ancien Directeur Général de cet établissement public national à caractère administratif lui-même et la Responsable de l’Unité de Gestion de Passation des Marchés (UGPM) qui bafouaient intentionnellement le code des marchés publics en vigueur. Les procédures d’enquête établies ont prouvé les liens étroits entre les acteurs des dépenses publiques et le bénéficiaire de ces six contrats de marchés qui s’élèvent aux environs de 260 millions d’ariary. Il a été révélé que la propriétaire inscrite des sociétés adjudicataires n’est autre que la mère biologique de la responsable de l’UGPM. Ainsi, il est indéniablement prouvé que cette dernière est à la fois la responsable des procédures administratives pour l’acquisition des fournitures au sein de cet établissement même, ainsi que la bénéficiaire effective des marchés passés en question. Le Directeur Général, qui est à la fois la PRMP et l’Ordonnateur secondaire, n’y échappe pas non plus, il est bel et bien conscient des manœuvres frauduleuses.

Déférés au Parquet du Pôle Anti-corruption d’Antananarivo le 30 août 2024 pour favoritisme, conflit d’intérêt, abus de fonction, complicité et diverses infractions connexes, l’ancien Directeur Général du Fonds de l’Élevage, la responsable de l’UGPM ainsi que sa mère ont été retenues à la maison centrale d’Antanimora, en attendant la suite de leur procès. Les sanctions sévères prises à l’encontre des fonctionnaires délinquants de détournement de deniers publics constituent un message fort de lutte contre l’impunité et la corruption.


Mise en location illégale d’un bâtiment administratif : l’ancien Directeur Régional de l’Économie, du plan et du budget et ses complices mis sous contrôle judiciaire.

Suite à une dénonciation des faits de corruption reçue, l’Antenne du Bureau Indépendant Anti-corruption de Morondava a ouvert une enquête sur l’utilisation illégale par une tierce personne d’un bâtiment administratif sis à Morondava-centre appartenant au Service Régional de l’Économie, du Plan et du Budget de Menabe.
Les investigations menées par les limiers du BIANCO ont pu établir que ce bâtiment administratif a été utilisé à des fins personnelles par d’autres personnes ne relevant pas de ce Service régional. Après une enquête minutieuse, il a été constaté que l’ancien Directeur Régional de l’Économie, déjà en position de retraite est l’auteur du détournement d’usage de ces biens publics. Avec la complicité d’un autre fonctionnaire de la Direction Régionale de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation de Menabe, ils ont fini à empocher illégalement d’environ une somme de 38 millions d’ariary, à titre de loyer depuis presque une dizaine d’années.
À l’issue de la présentation des sept personnes impliquées dans cette affaire de détournement d’usage des biens publics et d’abus de fonction devant le Parquet du Tribunal de Première Instance de Morondava, le 27 août 2024, les deux fonctionnaires avec leurs complices locataires ont été tous mis sous contrôle judiciaire en attendant leur procès.