Nul n’ignore que la société commerciale à participation publique Jiro sy Rano Malagasy, connue sous l’appellation JIRAMA, traverse une zone de turbulence financière qui l’empêche de satisfaire les besoins essentiels de ses abonnés. Cependant, l’instance dirigeante de ladite société se permet d’octroyer une prime de performance exorbitante et autres avantages hors normes à ses directeurs sans l’approbation du Conseil d’Administration. Cette décision a été prise pour permettre aux membres de l’équipe dirigeante de la JIRAMA de payer les frais de location des voitures neuves auprès d’un concessionnaire automobile sous forme de leasing, alors qu’à la fin de l’échéance, ces voitures seront définitivement immatriculées à leurs bénéficiaires privilégiés.
L’investigation minutieuse menée par l’agence anti-corruption d’Ambohibao a permis de dévoiler, à ce stade, un préjudice au détriment de l’Etat à hauteur de plus de 2, milliards 700 millions Ariary. 39 personnes ont été présentées au Pôle Anti-Corruption (PAC) d’Antananarivo : 3 directeurs ont été placés sous mandat de dépôt et 36 autres sous contrôle judiciaire en attendant leur procès.
Bon nombre des citoyens épris de justice suivent de près cette affaire, dont la dernière évolution a été la publication brusque sur les réseaux sociaux d’une convention dûment signée par le Ministre chargé de la tutelle technique de la société JIRAMA octroyant à lui-même un avantage faramineux. La suite de cette affaire pleine de rebondissement et susceptible d’en cacher une autre est attendue.
Une délégation d’assujettis du Ministère de la Défense Nationale, conduite par son Secrétaire Général, le Vice-Amiral RANAIVOSON Louis Antoine de Padou, est venue au siège du BIANCO à Ambohibao le 25 novembre dernier pour déposer sa déclaration de patrimoine conformément aux prescriptions de la loi anti-corruption.
Par le biais de ce geste collectif, la « grande muette » voulait faire montre de sa volonté de se conformer aux exigences de transparence dans l’exercice de la sacerdoce publique et ce, en guise de première mise en œuvre de sa Politique interne de lutte contre la corruption qui a fait l’objet d’une communication en Conseil de Gouvernement le 1er juin dernier.
Dans la droite ligne de sa mission éducative, le BIANCO, par le biais d’une équipe de sensibilisation, a participé aux activités dédiées à la 10ème édition de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madagascar qui s’est tenue à Antsirabe du 30 août au 04 septembre 2022. Ses différentes contributions, que cela soit sur les plateaux d’animation radiophonique, sur les sites d’accueil des pèlerins ou sur les stands d’exposition, cadraient parfaitement avec les thématiques choisies pour célébrer cet évènement, en l’occurrence : « Lève-toi car je t’établirai témoin des choses que tu as vues » (Acte 26,16).
A chaque prise de parole devant l’auditoire, le Directeur Général du BIANCO a constamment martelé la nécessité pour les jeunes gens de se prendre en charge en ayant bien conscience que la postérité de cette belle patrie que leur assigne généralement – et non sans raison – le sens commun dépend de leur bonne résolution à faire preuve d’éthique de la responsabilité dès aujourd’hui, devant les inciter à refuser tout d’abord la corruption en guise d’appropriation de la lutte et ensuite, à se lever sans crainte pour dénoncer ces pratiques nocives d’avenir en guise de réaction citoyenne. Tirés exclusivement des versets bibliques, les messages mobilisateurs véhiculés à chaque rencontre ont vite fait écho auprès des jeunes pèlerins issus des diverses régions de l’île tel qu’en témoignent notamment les différents feed-back des points saillants obtenus lors des interviews destinées à alimenter les émissions quotidiennes « Aok’izay ny kolikoly ».
Dans le cadre de ses tournées régionales, le Directeur Général du BIANCO, Laza Andrianirina, a séjourné dans la région SAVA, plus précisément à Sambava du 05 au 07 Septembre 2022. Cette mission était l’occasion pour lui, d’une part, de rencontrer le personnel de l’Antenne Régionale du BIANCO à Sambava après une année de fonctionnement et d’autre part d’apprécier de visu les résultats des activités éducatives et préventives diligentées par la Direction Territoriale d’Antsiranana dans la région SAVA dans le cadre d’un projet financé par le PBF en partenariat avec l’UNICEF, intitulé : « Prévention de la violence, de la délinquance juvénile et de l’insécurité liée à la corruption dans la filière vanille dans les districts de Sambava et d’Antalaha ».
En dehors des visites de courtoisie classiques effectuées auprès des autorités administratives et politiques locales, notamment le Préfet de Sambava, le Gouverneur par intérim de la région SAVA et l’adjoint au Maire de la Commune Urbaine de Sambava, au cours desquelles a été mise en exergue l’utilité d’un tandem entre les forces vives agissantes pour pouvoir relever les défis de la lutte anti-corruption dans cette région particulièrement riche en opportunités économiques, le DG du BIANCO a présidé la cérémonie officielle de remise des lots pour les gagnants d’un concours inédit « Meilleure Initiative Anti-Corruption », lequel a vu la participation massive des services techniques déconcentrés et des collectivités territoriales décentralisées à travers leurs structures anti-corruption (STAC) respectives. Récompensés pour la qualité de leurs prestations, les jeunes gens regroupés au sein des Réseaux d’Honnêteté et d’Intégrité (RHI) mis en place dans les différents établissements scolaires ont aussi, pour leur part, contribué à la réussite de cet évènement.
Des avancées encourageantes ont été constatées depuis la mise en place de l’Antenne du BIANCO dans la Région SAVA bien que beaucoup restent encore à faire, vu l’envergure du défi. Au cours de ses différentes prises de parole, le DG du BIANCO n’a de cesse de souligner les avantages d’une appropriation sans faille et volontaire de la lutte pour instaurer un bien-être collectif conformément à son slogan :« Malagasy mitompo ny ady amin’ny kolikoly, misitraka ny anjara masoandrony ».
Par ailleurs, une séance de travail avec les responsables régionaux en charge de l’application de la loi, en l’occurrence le Président et le Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance d’Antalaha, le Commandant de Groupement de la Gendarmerie Nationale de SAVA et le Directeur Régional de la Sécurité Publique de SAVA, a été organisée pour tout d’abord bien ancrer localement la synergie d’action requise par la mise en œuvre du mode opératoire faire-faire (MOFF), puis pour raffermir le partenariat et les capacités d’action de ces professionnels de la répression afin de mieux faire face aux différentes menaces et formes graves de dépravation des mœurs et de l’éthique qui guettent la coexistence collective dans les quatre districts composant la Région SAVA.
Sous l’égide du BIANCO et avec l’adhésion de tous les acteurs convaincus, dont la coalition des organisations de la société civile de la Région, l’espoir d’un refus généralisé de la corruption est permis dans cette région réputée parfumée de vanille et bannissant les pratiques corruptives dans son quotidien. D’aucuns osent alors espérer que la réalité ne démentira point l’initiative lancée par le leader national de cette lutte selon laquelle « SAVA magnitry, tsy robatin’ny fahalôvana ».
Le 14 juin 2022, le
Bureau Indépendant Anti-Corruption a été saisi d’une doléance anonyme dénonçant
une suspicion de corruption lors du concours de recrutement de cinquante élèves
Adjoints d’Administration, de dix élèves Assistants d’Administration et de quinze
élèves Contrôleurs du travail et des lois sociales.
Les enquêtes menées
ont permis de relever que soixante-douze (72) candidats ont été admis à ce
concours, pourtant soixante-trois (63) parmi eux ont été en possession des
notes appartenant normalement aux autres candidats. En approfondissant les
investigations, il a été constaté que les meilleures notes ont été sciemment
attribuées aux candidats favorisés dont les notes réelles sont largement
inférieures à la moyenne et ce, par la manipulation du serveur de traitement
des données de l’informaticien, de concert avec les présidents du jury.
Le 04 août 2022, quarante-cinq
(45) personnes soupçonnées dans cette affaire ont été conduites devant le Pôle
Anti-corruption dont les présidents du jury avec l’informaticien, pour abus de
fonction, favoritisme, trafic d’influence, corruption passive et faux et usage
de faux, tandis que les candidats favorisés sont qualifiés de bénéficiaires de
toutes ces infractions sus énumérées. A l’issue du déferrement, l’un des
présidents du Jury et un des candidats ont été placés sous mandat de dépôt, un
autre candidat placé sous contrôle judiciaire tandis que les autres personnes
soupçonnées ont bénéficié d’une liberté provisoire en attendant leur procès.
Mandats de dépôt décernés contre le Directeur Interrégional de l’Environnement et du Développement Durable (DIREDD) Boeny-Betsiboka et contre le Responsable Technique du Projet GEF VI.
Ordre de placement sous contrôle judiciaire contre le Chef de Service Interrégional Administratif et Financier
Le verdict est tombé ! Le tribunal n’a pas cru au don d’ubiquité des responsables de la DIRRED Boeny-Betsiboka.
En effet, le Directeur Interrégional de l’Environnement et du Développement Durable Boeny- Betsiboka et le responsable technique du Projet GEF VI ont été placés ce 29 juin 2022 sous mandat de dépôt par le Pôle Anti-Corruption à la suite d’une investigation lancée par le BIANCO Mahajanga concernant une affaire de détournement de deniers publics et de fonds issus du projet GEF VI. Un autre collaborateur, le Chef de service interrégional Administratif et Financier a été placé sous contrôle judiciaire.
Pour rappel, ils étaient poursuivis pour détournements de deniers publics et de fonds, subvention du Projet GEF VI, destinés à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité biologique sur cinq aires protégées de la Région Boeny en percevant des indemnités sur des missions parallèles sur des sites différents à travers des falsifications de documents. Le montant des préjudices prouvés entre le mois de mai 2020 jusqu’au 30 juin 2022 s’élève jusqu’à Ar.27 580 000.
Notons que cette affaire de détournement a été percée à jour grâce à l’exploitation d’informations transmises par des sources anonymes, soucieuses de la bonne gestion des deniers publics et de la conservation de l’environnement.