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Dépôt de déclaration de patrimoine du staff du Secrétariat d’Etat chargé des nouvelles villes et de l’habitat : « Traduire la lutte contre la corruption en action »

Les membres du staff du Secrétariat d’Etat en Charge des Nouvelles Villes et de l’Habitat, conduits par le Secrétaire d’Etat en personne, Monsieur Gérard ANDRIAMANOHISOA, ont déposé ce mardi 30 novembre 2021 leurs déclarations de patrimoine au siège du BIANCO à Ambohibao. Même si le Secrétaire d’Etat a déjà honoré son devoir constitutionnel de déclaration de patrimoine auprès de la Haute Cour Constitutionnelle, il s’est déplacé jusqu’à Ambohibao pour montrer sa volonté et celle de son département à lutter contre ce fléau. « Ne pas considérer uniquement la lutte contre la corruption comme un leitmotiv, il faut la traduire en action » a-t-il soulevé dans son allocution pour mettre en exergue la nécessité de faire preuve de droiture dans l’accomplissement de ses missions. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour faire part de la mise en place récente de la Cellule anti-corruption et de l’audit interne au sein de son ministère. Aussi a-t-il indiqué sa disponibilité à faire rayonner la transparence dans le fonctionnement quotidien de son département. De son côté, le Directeur Général du BIANCO, Monsieur Laza ANDRIANIRINA, a tenu à féliciter la délégation conduite par le Secrétaire d’Etat pour avoir fait cette démarche qu’il qualifiait d’exemplaire pour les autres départements ministériels. La déclaration de patrimoine, a-t-il réaffirmé, fait partie intégrante des mesures préventives requises par la loi, avant d’inciter les autres qui ne l’ont pas encore fait à emboîter le pas. A la fin de son allocution, le numéro Un du BIANCO s’est engagé à épauler le secrétariat d’Etat dans la réalisation de ses activités, plus particulièrement celles qui nécessitent un label anti-corruption.


SIGNATURE DE CONVENTION ENTRE LE BIANCO ET LE MINISTERE DE LA PECHE ET DE L’ECONOMIE BLEUE

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La surpêche, la recrudescence de pêche illicite ainsi que la destruction généralisée de l’habitat marin et les pratiques de la corruption dans l’ensemble de la chaine de production, ont entraîné un déclin inquiétant de la pêche côtière dans la Grande Île. Conscients de l’importance de l’assainissement de ce secteur porteur, et convaincus des enjeux de la lutte contre la corruption à Madagascar dans l’utilisation durable, juste, équitable et responsable de nos ressources halieutiques, les nouveaux dirigeants du Ministère de la Pêche et de l’Economie Bleue (MPEB) ont manifesté solennellement leur volonté de collaborer avec le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO). Ainsi, une Convention de partenariat entre les deux entités a été signée, le mardi 16 novembre 2021 à Ampandrianomby, pour une durée de trois (03) ans, en matière d’éducation, de prévention et d’investigation dans l’objectif d’améliorer la gouvernance halieutique malgache et de préserver les ressources halieutiques du pays, pour faire en sorte que l’économie bleue contribue au développement de Madagascar.

Ladite Convention définit les rôles ainsi que les engagements des Parties entre autres la facilitation des actions en matière de lutte contre la corruption ; la mise en place de la Politique Interne de Lutte contre la Corruption (PILCC) au sein du MPEB ; et la mise en place d’un système de dénonciation et d’interpellation (whistleblowing) et d’un mécanisme de donneurs d’alerte. Cette initiative rentre dans le cadre du nouveau mode opératoire « faire faire » du BIANCO pour atteindre les objectifs escomptés. Dans cette démarche, le BIANCO appuie, accompagne et coache le MPEB à l’étude, à la conception et éventuellement à la réalisation des activités de Lutte anti-corruption. Il accompagne également le Ministère dans la réalisation d’au moins deux analyses de risques, mis à part les activités d’investigation afférentes aux doléances reçues concernant les activités du MPEB et celles découlant des autorisations octroyées. Le ministère est appelé à collaborer avec le BIANCO en matière d’investigation découlant de cette convention.


CONVENTION TRIPARTITE DE PARTENARIAT: La lutte contre la corruption garant du respect des droits de l’Homme

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Les entités composant le système anti-corruption, à savoir le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité, le Bureau Indépendant Anti-Corruption, le Service de Renseignements Financiers ; la Médiature et les organes étatiques œuvrant dans la promotion et la protection des droits de l’Homme composés du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de droit, et de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme ainsi que les Organisations de la Société Civile œuvrant dans la lutte contre la corruption dont l’association Transparency International Initiative Madagascar et l’Organisation Non-Gouvernementale TOLOTSOA, se sont convenus, le mardi 19 octobre 202, au Motel Anosy, de collaborer dans le cadre d’un projet innovant intitulé : « Prévention et lutte contre la corruption selon une approche basée sur les droits de l’Homme ».

La convention a été signée dans l’objectif d’harmoniser la coopération entre les parties prenantes, de valoriser et de mutualiser les compétences de chacune de ces entités en matière de lutte anti-corruption. Conclue pour une durée de 2 ans et renouvelable par tacite reconduction, elle prend effet à compter de sa date de signature. Les signataires se sont engagés à partager mutuellement des informations relatives à la mise en œuvre des actions de prévention et de lutte contre la corruption selon une approche basée sur les droits de l’Homme.

L’initiative a été appuyée financièrement par l’Organisation Internationale de la Francophonie. De concert avec l’Ambassade de France à Madagascar.


Signature de convention entre le BIANCO et l’Alliance Voahary Gasy

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Nos ressources naturelles renouvelables et non renouvelables (mines et pétrole) ont été de plus en plus menacées face à l’implication des politiciens et des responsables administratifs dans des affaires d’exploitation illicite de ces ressources. Par ailleurs, les représailles qui pèsent sur les donneurs d’alerte issus de la communauté – devenant témoins de ces faits – freinent la dénonciation. Il s’avère ainsi nécessaire de réagir pour stopper l’hémorragie de la corruption qui guette ce secteur.

Conscient de la gravité actuelle de la captation de nos ressources naturelles, l’Alliance Voahary Gasy (AVG), une Plateforme de la Société Civile Malagasy œuvrant pour l’instauration de la bonne gouvernance environnementale à Madagascar, veut renouer des actions préventives et répressives avec le Bureau Indépendant Anti-Corruption pour contribuer à sauver ce secteur de l’emprise de la corruption. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la contribution des Organisations de la Société Civile dans l’éducation et la mobilisation continue des citoyens à la lutte contre la corruption, tel qu’il est prévu par les dispositions de la loi anti-corruption en vigueur.

En ce sens, une convention entre les deux parties a été signée ce jour pour une durée de trois ans dans l’objectif de rendre effective :  l’opérationnalisation d’une « Coalition Anti-Corruption spécialisée dans la lutte contre les trafics illicites des ressources naturelles » ; la mise à jour et la promotion de l’engagement effectif et solennel des Ministères concernés  par les actions coordonnées, efficaces et pérennes; l’investigation sur des faits de corruption rapportés par les informateurs de l’AVG et la mise en œuvre des actions de plaidoyer et la promotion de dispositifs visant à impliquer des autorités administratives et politiques dans la lutte contre la corruption et les trafics illicites des ressources naturelles. Un plan d’action concerté d’activités a été élaboré en annexe de la convention dont la formation sur l’anti-corruption dispensée par le BIANCO aux membres de l’AVG et de ses informateurs locaux.

Le PCA de l’AVG et le DG du BIANCO

Discours du Directeur Général du BIANCO lors de la 15ème édition de la FIM

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Madame le Ministre,

Monsieur le Secrétaire Général de la Présidence,

Honorables invités, en vos grades, honneurs et rangs respectifs, tous protocoles observés,

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un insigne honneur que de prendre la parole devant vous lors de cette cérémonie officielle d’ouverture de la 15ème édition de la Foire Internationale de Madagascar.

Le BIANCO figure parmi les parrains institutionnels d’un évènement emblématique de la vie économique malgache. Chose inédite dans son histoire, je dois l’avouer ! Qu’il me soit donc permis de remercier chaleureusement le Comité d’organisation de nous avoir accordé cette noble faveur.

La FIM, faut-il encore le rappeler, est une plate-forme de rencontre de tous les acteurs associés au monde des affaires. Rendez-vous d’une importance inégalée, sa 15ème édition se tient justement à la sortie d’une période de crise éprouvante pour le milieu des affaires.

Inutile de ressasser les séquelles de cette crise sanitaire pour les professionnels du secteur privé, tant elles sont encore ressenties et visibles aujourd’hui tel qu’en témoigne la morosité ambiante qui imprègne le secteur privé. Aussi importe-t-il de chercher les ressorts idoines qui lui permettent de rebondir honorablement.

A ce propos, le Président du Comité d’organisation de la FIM me disait un beau jour : « Monsieur le DG, le milieu entrepreneurial malgache a besoin d’être décomplexé !». J’avais alors compris que le monde des affaires était atteint de dépression d’une certaine acuité et qu’il lui faudrait alors remonter le moral. Grâce à votre invitation qui nous honore, Monsieur le Président, votre instance est entendue.

Mu par la seule idée que le milieu entrepreneurial, poumon de l’économie nationale, doit être rassuré, le BIANCO entend apporter sa contribution eu égard à son mandat. Sa présence pendant ces quatre jours atteste bien son intention de sécuriser les opérateurs économiques qu’ils ne sont pas seuls pour retrouver leurs repères. En son nom, j’exprime ici solennellement sa volonté de contribuer à l’assainissement du climat dans lequel évoluent les forces productives du pays. En tant qu’organe de conseil et d’appui méthodologique au service de la Nation, le Bureau s’estime légitimement indiqué pour insuffler plus que jamais l’éthique dans la conduite des affaires, car c’est de cela qu’il s’agit. Et sur ce point précis, dans un avenir très proche, le BIANCO, à l’aide de son mode opératoire faire-faire, engagera un partenariat fiable avec vous pour matérialiser son intention (par le biais d’ISO 37001).

Concrètement, nous nous proposons de vous accompagner à vous prémunir des opportunités de corruption qui guettent le secteur privé, notamment dans ses relations avec l’Administration publique et ce, à l’aide d’un outil qui a fait sa preuve pour colmater les brèches, à savoir la cartographie des risques de corruption.

La dématérialisation des formalités administratives couplée avec la digitalisation des procédures de fonctionnement seront ensuite préconisées pour assainir le milieu afin que chacun puisse y trouver son compte en toute équité. Enfin, la mise en place d’un code de bonne conduite par secteur d’activités couronnera le tout en galvanisant les intentions collectives à agir en conformité avec l’éthique des affaires.

Chers amis opérateurs économiques, leaders et membres des groupements professionnels,

A un moment particulièrement décisif où Madagascar aspire justement à être un espace sûr et fiable pour les investissements tant nationaux qu’internationaux, je vous exhorte davantage à prendre collectivement conscience de la nécessité et de l’utilité d’une pratique saine des affaires en accompagnement du processus d’émergence socio-économique malgache. Dans cette optique, le BIANCO ne ménagera pas ses efforts pour appuyer vos initiatives économiques pour autant qu’elles visent le respect de l’intégrité, de l’équité et de la transparence, en particulier celles qui touchent aux relations avec le secteur public sensible à la vénalité.

Oui, l’agence anti-corruption malgache est disposé à vous épauler dans cette quête d’équilibre. Nous savons tous que le label anti-corruption n’est pas seulement un phénomène à la mode mais qu’il est aussi et surtout devenu une voie incontournable pour légitimer socialement les transactions économiques.

Excellence Mesdames et Messieurs,

L’émergence de Madagascar ne peut être effective sans la maitrise de la corruption. Et l’éthique dans la pratique des affaires ne peut être répudiée à un rang subsidiaire. Premier maillon de la chaîne anti-corruption, le BIANCO, par le biais des plaidoyers auprès de ses pairs du système judiciaire, s’engage à rassurer et soutenir les acteurs diligents qui sont en bonne phase avec l’éthique dans la conduite des affaires.

Pour prendre toute la mesure des enjeux et du défi de l’éthique, je vous convie à notre conférence portant sur ce thème ici même demain à partir de 15 heures. Vos points de vue en tant que professionnels enrichiront les discussions.

Et pour terminer, je réitère sincèrement mes remerciements au Comité d’organisation de cet événement de haut vol d’avoir invité le BIANCO à y participer en tant que parrains avec les distingués ministères.

Je souhaite donc aux exposants de bénéficier d’échanges fructueux, aux visiteurs de profiter pleinement de l’extraordinaire richesse de cette « Edition 2021 de la FIM », et à tous, de faire beaucoup de découvertes et de plaisirs en alliant l’utile à l’agréable. Et surtout, je vous exhorte à visiter le stand du BIANCO.

Excellente Foire à tous !

Merci de votre aimable attention.


LE MOT DU DIRECTEUR GENERAL

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Les prévisions faites en 2015 lors de la révision de la stratégie nationale de lutte contre la corruption se confirment aujourd’hui : l’année 2020 a effectivement marqué une rupture par rapport aux années précédentes. Ainsi s’est-elle caractérisée par deux faits dominants : la crise et le sursaut.

A l’instar de tous les organes de l’Etat, l’agence anti-corruption malgache n’y a point échappé. Elle a subi de plein fouet les répercussions mondiales de deux phénomènes néfastes : l’inopinée pandémie du coronavirus et la séculaire vénalité. Et c’est à l’orée de cette imprévisible période de conjonction d’une double crise, vers la mi-janvier, que sa restructuration a été officiellement décidée suite à l’adoption du nouveau décret n°2020-013.

Défi relevé de la restructuration

La réforme du BIANCO se déployait sur trois domaines précis : le remodelage de ses organes constitutifs, la révision de ses procédures de travail et la refonte de son mode opératoire. Au regard de nombreux défis réputés coriaces depuis la création du Bureau, nul ici ne croyait que la temporalité lente imposée par le confinement sanitaire officiellement décrété au mois de mars ait plutôt raffermi la volonté tenace de diligenter un chantier inédit de rénovation suivant les normes prescrites et de l’aboutir à son terme sans incidence substantielle.

Malgré les vicissitudes de ce processus, le pari fut alors gagné. Les diverses problématiques récurrentes attachées au Bureau tout au long de sa tumultueuse trajectoire se dissipèrent. Sous l’égide d’un leadership transformationnel, la reconfiguration du Bureau se matérialisa bel et bien six mois après, en septembre, avec la réinstallation progressive des ressources humaines dans les fonctions prévues dans le nouvel organigramme ainsi que le redéploiement fonctionnel et géographique du personnel après les nominations. Le parachèvement du processus en octobre fut consacré par l’opérationnalisation d’un nouveau style de leadership de la lutte basé sur le mode opératoire « faire faire » dans les trois voies de déploiement de l’action anti-corruption, la digitalisation du système de gestion et de suivi de ses opérations et l’alignement de son mode de fonctionnement par rapport au régime du droit public suite aux itératives observations émises à propos de ses procédures de travail découlant de son statut sui generis d’antan (nivellement de la gestion des ressources par rapport au droit de la fonction publique, rapprochement des procédures financières par rapport au droit des finances publiques par le biais de la séparation des ordonnateurs et des comptables).

De la crise sanitaire …

Entretemps, de mars à septembre, l’action anti-corruption fut contrainte de s’effacer temporairement pour permettre à toute une série de judicieuses mesures d’exception de prendre en charge l’inattendue urgence sanitaire. Optimisée par une catégorie de délinquants qui s’en donnait à cœur de joie, cet amoindrissement de la vigilance fut alors perverti de sa finalité originelle. Cette crise avait néanmoins le mérite d’expliciter le véritable système de prédation qui somnolaient dans notre pays. Plus d’un craignaient que ce court laps de temps ait suffi à un mécanisme de capture de mettre les ressources publiques en coupes réglées.

… à la crise des valeurs éthiques

Avilissement du mode de gouvernance, dépravation des mœurs, profusion des manœuvres manipulatoires, essor de la vénalité… Autant de manifestations de la crise des valeurs dans un pays pourtant en quête de ses propres repères, soixante années après son indépendance !

Le foisonnement de la corruption et la banalisation de l’impunité qui s’ensuivit exacerbaient la défiance populaire à l’égard des symboles d’incarnation de l’autorité si bien que l’adhésion collective aux décisions régulatrices devînt aléatoire. Impactant l’existence collective, la culture de la vénalité réussit à s’implanter inexorablement dans les rapports sociaux malgaches. Face à une telle situation, les organes chargés de diligenter la lutte contre la corruption devinrent la victime expiatoire de tout un système bureaucratique ayant perdu ses références éthiques. Comment donner tort à un vulgum pecus ostracisé qui, dans sa candeur habituelle, vit en ces organes magnifiés l’unique panacée omnipotente apte à extirper un malaise social sédimentaire ? En fait, durant cette période de confinement de l’esprit, il lui fut bien difficile de se rendre à l’évidence et de distinguer avec exactitude la responsabilité des acteurs à l’égard de ce malaise, en raison des entreprises de mystification consistant à faire croire comme une réalité véridique les manœuvres manipulatoires et les joutes démagogiques auxquelles il eut régulièrement droit.

Vecteur de métamorphose, cette crise sanitaire véhiculait un mode de gouvernance singulier dans lequel, d’une part, la délinquance économico-financière s’était investie de façon plus insidieuse et dans lequel, d’autre part, l’impunité qui l’entretenait se ménageait de véritables zones d’emprise. Favorisée par un certain nombre d’adjuvants attachés aux fonctions (immunité, autorisation de poursuite…) et à la raison d’Etat (urgence d’intervenir, réquisition des moyens dictée par la situation d’exception…), cette délinquance impunie finit par infecter les plus nobles des sacerdoces humains, en l’occurrence la charge publique.

Du sursaut méthodologique …

Et c’est à ce moment précis que se firent alors bien sentir la nécessité et l’opportunité de rénover l’approche de cette lutte. Au nom du principe de la non exclusivité des compétences s’imposa l’utilité pratique d’associer et de responsabiliser les acteurs aptes à relayer l’appropriation des moyens de cette noble bataille de longue haleine. Dorénavant, le leadership de la lutte anti-corruption malgache prit la forme du « faire faire ».

Commandé expressément par la nouvelle loi régissant la lutte anti-corruption sans concrétisation formelle dans les faits depuis 2016, ce nouveau mode opératoire impulsé officiellement à la sortie de la période de confinement en septembre se justifiait par l’urgence d’une thérapie qui s’annonçait salutaire pour la Nation malgache. Au regard de l’état des mœurs publiques référé à l’aune de l’ambition nationale fréquemment idéalisée, la postérité malgache apparaissait difficilement envisageable en dehors de cette révolution méthodologique.

Aux prises avec une réalité mystifiée, l’agence anti-corruption, jalousement attachée tant à son indépendance organique qu’à son impartialité opérationnelle, s’est montrée plus lucide en désignant le mal par son nom et en dénonçant les pratiques avilissantes qui furent dorénavant passées au registre d’un mode normal de gouvernance. A la reprise en main des affaires après le confinement, le traitement des dossiers impliquant des hauts dignitaires a offert au Bureau l’opportunité de marteler clairement sa traditionnelle position de principe : ne pas entrer dans le jeu malsain de la manipulation juridico-politique en dénonçant la propension des uns à politiser les affaires judiciaires, tout en vilipendant l’habitude des autres de judiciariser les joutes politiques. Ainsi se fit-il clairement entendre son aversion à la confusion délibérée des genres et son attachement à un arbitrage judicieux des affaires qui défrayaient la chronique.

A partir de ce moment-là, un mode de traitement de la corruption politique émergente fut alors préconisé eu égard à ses terribles effets anomiques. Au chapitre de la prévention, l’hémorragie générée par cette criminalité en col blanc sera prise en charge moyennant la digitalisation des procédures et des systèmes de fonctionnement défaillants pour l’empêcher d’en tirer allègrement profit. Pour conférer une réelle dissuasion au traitement judiciaire de ce type de criminalité fut prôné un nouvel art de sanctionner basé sur des peines infâmantes assorties de la restitution des biens mal acquis, et ce, outre les peines afflictives somme toute devenues classiques. Une confiance légitime fut placée dans la mise en œuvre de ce procédé du fait d’abord de son réalisme – il s’agit en fait d’une optimisation inédite des ressources existantes du droit pénal qui participe, d’une part, à l’effectivité et à l’application impartiale de ce droit et, d’autre part, au désengorgement des lieux d’incarcération – mais aussi surtout, par l’efficacité garantie par cette approche dissuasive à assigner une existence collective apaisée, gage d’un bien-être harmonieux tant voulu par le bon nombre.

…au sursaut patriotique

La fin de l’année 2020 laissa entrevoir un basculement stratégique – et ce fut là tout son paradoxe – dont il convenait de saisir l’opportunité favorable pour avancer décisivement dans la lutte. En effet, la combinaison de cette double crise, le COVID-19 et la corruption, fut pour le Bureau restructuré une invitation à un sursaut de mobilisation patriotique, dans l’exécution de sa mission.

Dans le cadre d’une sensibilisation éducative, ce sursaut prit la forme d’une stigmatisation publique et d’un rejet généralisé des pratiques corruptives. Tous les canaux de communication, médiatiques et numériques, étaient utilisés pour ancrer dans la psychologie collective cette culture du refus. En matière préventive, moyennant la cartographie des risques, la digitalisation des procédures et la dématérialisation des services sensibles à la vénalité promirent beaucoup pour colmater les opportunités de corruption et afin d’enraciner la transparence dans les systèmes de fonctionnement. Au chapitre des actions répressives, le recours optimal aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, rendant plus performant le mode de renseignement, révolutionna les pratiques d’investigation.

…pour la postérité du pays

C’est dans ce contexte singulier que vers la fin de mois de juillet de cette année fut examiné au siège de l’ONUDC à Vienne le processus d’évaluation de la mise en œuvre par Madagascar des dispositions de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption (CNUCC) à laquelle il avait souscrit en 2003. Ayant déjà fait l’objet d’une première évaluation en 2016 par rapport au chapitre III relatif à l’incrimination, la détection et la répression et au chapitre IV concernant la coopération internationale, Madagascar fut cette fois-ci soumis au second cycle d’examen par rapport à son application effective des dispositions du chapitre II relatif à la prévention de la corruption et du chapitre V sur le recouvrement des avoirs.

Ce grand rendez-vous international s’annonçait un peu difficile pour Madagascar qui tardait à parachever son droit anti-corruption, plus de quatre années après sa première réforme. Or, ce nécessaire alignement de son arsenal juridique eu égard aux standards internationaux en vigueur, lequel n’est que la simple traduction de l’engagement solennel devant les tribunes multilatérales, constituait un véritable levier d’action du Bureau à l’échelle nationale.

Plus que les autres pans très importants du droit interne devant normalement motiver davantage d’engouement comme la loi de finances et les différentes lois à vocation économique et financière, les textes régissant l’action anti-corruption constituèrent subitement un véritable enjeu des joutes politiciennes. Aucun sujet ne suscita plus d’appréhension et de consensus politique que la déclaration de patrimoine, le recouvrement des avoirs ou les compétences matérielles des juridictions spécialisées. Les tergiversations étonnent-elles dès lors que ce droit considéré comme menaçant fut minutieusement scruté dans ses moindres facettes de telle manière à ce qu’aucun de ses méandres n’échappe à la maîtrise politique ? Un Etat de droit en quête de crédibilité au sein du concert des Nations ne peut guère s’aménager des niches d’impunité !

La portée de ce rendez-vous international et les enjeux qu’il sous-tend pour l’avenir du pays incitent à saisir la potentialité offerte par ce moment critique pour redorer plus que jamais le blason malgache. Ensemble donc, en synergie avec nos compagnons de lutte, suscitons de cette traversée turbulente de l’année 2020 le sursaut d’honneur que mérite notre belle patrie !


JOURNEE AFRICAINE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION CELEBREE A FIANARANTSOA PAR LE BIANCO LE 10 JUILLET 2021

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Le BIANCO a célébré cette année la Journée Africaine de Lutte Contre la Corruption à Fianarantsoa qui coïncidait avec l’inauguration du nouveau bâtiment de la Direction Territoriale du BIANCO à Tanambao Fianarantsoa. Une conférence-débat axée sur le thème “Fandraraharana ara-toekarena madio, fanoitry ny ady amin’ny kolikoly” (“Pratique saine des affaires, gage de la lutte anti-corruption“) a été organisée pour l’occasion, le samedi 10 juillet 2021, ayant notamment réuni les opérateurs économiques, les organisations de la société civile et les représentants administratifs locaux. L’objectif en était d’abord de sensibiliser les forces économiques locales sur cette thématique mais aussi et surtout de discuter des solutions réalisables à court terme à l’égard des problématiques inhérentes à la très forte emprise de la corruption dans le secteur privé.

Composés du Directeur Général du BIANCO, du représentant de la direction régionale des impôts, d’un membre de l’organisation de la société civile locale, et d’un opérateur dans le secteur des transports, représentant les opérateurs économiques de Fianarantsoa, les panélistes ont été unanimes pour reconnaître la nécessité d’un Etat développementiste, apte à protéger le secteur privé, poumon de l’économie. Suite aux débats et série de questions posées par l’auditoire composé des forces vives locales, tant publiques que privées, la digitalisation des procédures de fonctionnement a été suggérée comme la solution la plus idoine pour modérer la corruption dans l’immédiat.

Dans son discours de synthèse, le Directeur Général du BIANCO a mentionné l’extrême urgence, pour le milieu entrepreneurial local, en s’adressant plus particulièrement à la chambre de commerce et d’industrie en sa qualité de leader de cette plate-forme professionnelle, de se doter d’un certain nombre d’outils de prévention de la corruption pour susciter une pratique saine des affaires. Il a notamment fait référence au code d’éthique aux affaires liant tous les opérateurs économiques dans le cadre d’un jeu de concurrence loyale ainsi qu’à la cartographie des risques dédiée à réguler le milieu et à annihiler les méfaits des agents corrompus et corrupteurs intermédiaires. Il en a profité pour signaler la disponibilité du BIANCO pour fournir toute l’appui méthodologique nécessaire à cet égard. Il a enfin tenu à rassurer l’auditoire venu nombreux s’imprégner des dernières actualités de la lutte anti-corruption à Madagascar tout en mettant en exergue le leadership qui incombe au BIANCO dans la sensibilisation des citoyens et dans l’appropriation généralisée des moyens de cette lutte.